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Regards

Authors

Christa Jones

Keywords

film noir, dictatorship, Nesma, madness, paranoia, thriller, Tunisia, Tunisian film, Zine el-Abidine Ben Ali

Document Type

Article

Abstract

This article examines the concepts of madness, persecutory delusion, and paranoia in the psychological thriller Nesma (2003) by Franco-Tunisian director Homeïda Behi. Set in the northern suburbs of Tunis shortly after the Arab Spring (also referred to as the Jasmine Revolution of January 14, 2011), Nesma refers to the years of Zine el-Abidine Ben Ali’s dictatorship. Drawing on the analyses of Michel Foucault and philosopher-psychoanalyst Sophie de Mijolla-Mellor, as well as on the film’s music and historical studies of Zine el-Abidine Ben Ali’s regime, this article provides a close reading and a visual and musical analysis of the film through the lenses of madness, persecutory delusion, and paranoia. The film reveals that madness does not solely pertain to an individual but also characterizes relationships with others; paranoia appears to be institutionalized and exists within a system of relationships. The film contains a social and moral critique; both a psychoanalytic drama and a film noir, this partially autobiographical thriller (inspired by Behi’s own experiences) bears witness to the collective paranoia of a society in transition and denounces certain abuses, particularly the omerta that impedes the characters’ free speech, forcing them to communicate through insinuations and conceal their own corruption along with that of the authorities. Behi’s film offers a barely veiled critique of contemporary Tunisian society. The choice of using a film noir to portray the themes of madness and paranoia allows the director to bring forth a world deeply rooted in his memories and emotions.

Résumé

Cet article se penche sur les concepts de la folie, du délire de persécution et de la paranoïa dans le thriller psychologique Nesma (2003) du réalisateur franco-tunisien Homeïda Behi. Nesma met en scène la banlieue nord de Tunis peu après la révolution dite du jasmin du 14 janvier 2011 et évoque les années de la dictature de Zine el-Abidine Ben Ali. Dans cet article, nous proposons une lecture approfondie de ce film à travers les prismes de la folie, du délire de persécution et de la paranoïa, en nous appuyant sur les analyses de Michel Foucault et de la philosophe et psychanalyste Sophie de Mijolla-Mellor, ainsi que sur la musique du film et des études historiques sur le régime de Zine el-Abidine Ben Ali. Le film révèle que la folie n’existe pas seulement dans une personne, mais dans une relation avec autrui, voir dans un système de relations. Le film porte une critique sociale et morale. À la fois drame psychanalytique et film noir, ce thriller autofictionnel qui s’inspire du vécu de Behi témoigne de la paranoïa collective d’une société en mutation et dénonce certains abus, notamment la loi de l’omerta qui entrave les personnages les poussant à communiquer par allusions et à dissimuler leurs mensonges et la corruption des autorités. À travers ce film, Behi offre une critique à peine voilée de la société tunisienne contemporaine. Le genre du film noir et les motifs de la folie et de la paranoïa permettent de faire surgir un univers profondément ancré dans ses souvenirs et ses ressentis.

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